L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) est un organe incontournable dans le paysage réglementaire français. Elle joue un rôle crucial dans la supervision du secteur bancaire et financier, contribuant ainsi à assurer la stabilité du système financier et à protéger les intérêts des consommateurs. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir plus en détail les missions, le fonctionnement et les pouvoirs de cette institution.
Présentation générale de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution
L’ACPR est une autorité administrative indépendante, créée par la loi du 22 octobre 2010 portant réforme bancaire et financière. Elle est placée sous l’autorité du Gouverneur de la Banque de France et est composée d’un collège unique composé de membres issus du monde professionnel, universitaire et politique. Sa mission principale est d’assurer la surveillance des établissements bancaires et financiers, ainsi que des assurances, mutuelles et institutions de prévoyance.
Elle a pour objectifs de garantir la stabilité financière, en évitant notamment les crises systémiques, d’assurer la sécurité des clients, en veillant au respect des règles par les établissements supervisés, et de contribuer au bon fonctionnement du marché, en luttant contre les pratiques frauduleuses et en favorisant la concurrence.
Les missions de l’ACPR
L’ACPR exerce quatre principales missions :
- le contrôle prudentiel, qui consiste à vérifier que les établissements respectent les exigences réglementaires en matière de solvabilité, de liquidité et de gouvernance ;
- la protection des clients, en veillant notamment au respect des règles relatives à la commercialisation des produits financiers, à l’information des consommateurs et au traitement des réclamations ;
- la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, en s’assurant que les établissements mettent en place des dispositifs efficaces de vigilance et de déclaration des opérations suspectes ;
- et la résolution bancaire, qui vise à prévenir ou gérer les crises bancaires, en intervenant sur les établissements en difficulté pour garantir la continuité des services essentiels et limiter l’impact sur le système financier.
Le fonctionnement et les pouvoirs de l’ACPR
L’ACPR dispose d’un large panel d’outils et de pouvoirs pour mener à bien ses missions. Elle peut ainsi réaliser des contrôles sur place et sur pièces, demander aux établissements supervisés de lui communiquer tous documents nécessaires à leur surveillance, ou encore procéder à des évaluations régulières de leur situation financière et de leur gouvernance.
En cas de manquements constatés, l’ACPR peut prendre différentes mesures à l’encontre des établissements concernés. Parmi celles-ci, on peut citer :
- des injonctions, qui visent à contraindre les établissements à se conformer aux règles en vigueur ou à remédier aux insuffisances constatées ;
- des sursis à statuer, qui permettent de suspendre une demande d’autorisation en attendant que l’établissement se conforme aux exigences réglementaires ;
- des sanctions administratives, telles que des avertissements, des blâmes, des interdictions temporaires d’exercer certaines activités, voire le retrait d’autorisation ;
- ou encore la transmission au procureur de la République des faits susceptibles de constituer une infraction pénale.
Quelques exemples d’intervention de l’ACPR
L’ACPR intervient régulièrement dans les affaires mettant en cause des établissements bancaires et financiers. Parmi les exemples marquants, on peut citer :
- en 2017, la sanction prononcée à l’encontre d’une grande banque française pour manquements dans son dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. L’établissement s’est vu infliger une amende de 10 millions d’euros et a été contraint de renforcer ses procédures internes ;
- en 2019, la résolution d’une banque en difficulté financière, dont les activités ont été cédées à un autre établissement pour garantir la continuité des services aux clients et préserver la stabilité du système financier ;
- ou encore, en 2020, l’adoption d’un nouveau cadre réglementaire pour les néo-banques et les établissements de paiement, visant à renforcer leur contrôle prudentiel et à mieux protéger leurs clients.
Au travers de ces exemples, il apparaît clairement que l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution joue un rôle essentiel dans la régulation du secteur bancaire et financier, contribuant ainsi à préserver la confiance des consommateurs et à garantir la stabilité du système financier français.